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> Patrimoine > La Halle
aux Grains
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La
Halle aux Grains
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Façade
principale de la Halle aux grains, sur la Place de l'Hôtel
de Ville
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"La
Halle aux Grains, ou greniers à blé,
au demeurant, n'étaient qu'un dock. Mais le
XVIIIe siècle sut la construire comme une oeuvre
d'art, car - dans la vieille Provence, comme dans
la vieille France - l'art n'était pas réservé
à certains bâtiments nobles ; on le retrouvait
aussi dans les bâtiments utilitaires.
Elle
fut construite en deux temps : la partie Sud, sur
la Place aux Herbes, devenue Place Richelme, aurait
été commencée en 1718 et interrompue
pendant la peste de 1720-1721. La partie Nord - la
plus intéressante -, sur la Place de l'Hôtel-de-Ville,
date de 1739-1761.
Elle
est particulièrement harmonieuse avec son avant-corps
orné de quatre pilastres ioniques, qui soutiennent,
sur une corniche à l'italienne, un admirable
fronton de Chastel en pierre de Calissane. [...]
La
façade, avec ses pilastres ioniques, due aussi
à Chastel, s'orne de mascarons à têtes
de lions, au rez-de-chaussée, et à têtes
de femmes aux étages."
André
Bouyala D'Arnaud
Evocation
du Vieil Aix-en-Provence
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Mascaron
et portail en fer forgé sur la façade
principale
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Le
fronton de Chastel
Le
fronton représente le groupe de Saturne et
Cybèle, déesse de la terre nourricière.
Il s'agit très probablement d'une représentation
symbolique du Rhône et de la Durance.
Saturne
- Le Rhône, sous les traits d'un vieillard couronné
de roseaux, s'appuie sur une urne d'où coule
l'eau du fleuve, et tient une rame, symbole de la
navigation.
Cybèle
- La Durance s'appuie au Rhône de la main droite
et, de la main gauche, tient une corne d'abondance
d'où s'écoulent les richesses du sol
(on distingue fort bien les raisins, les citrons).
Mais
on doit admirer surtout la jambe de la déesse
qui s'échappe dans le vide, devant la corniche
de l'édifice, ce qui donne à l'ensemble
une originalité qui paraît défier
la pesanteur.
D'après
André Bouyala D'Arnaud
Evocation
du Vieil Aix-en-Provence
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Le
fronton de Chastel, sur la façade principale
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Un
avant goût de la révolution française
à Aix-en-Provence
Le
25 mars 1789, jour de fatale mémoire, une émeute
effrayante eut lieu sur la place de l'Hôtel-de-Ville,
dans le courant de l'après-midi.
Trois assemblées avaient été
convoquées l'une, dans la grande salle de cet
hôtel ; la seconde, au Collège royal
Bourbon ; et la troisième, chez les PP. de
la Doctrine Chrétienne, au Faubourg, à
l'effet de nommer des mandataires à l'assemblée
générale de la sénéchaussée
où devaient être élus les députés
aux Etats-Généraux du royaume, que le
mal-heureux Louis XVI appelait si imprudemment auprès
de sa personne. Le premier et le second consul, MM.
le marquis de la Fare et de Duranti-Colongue, devaient
présider l'assemblée de l'Hôtel-deVille
; l'assesseur, M. Roman de Tributiis, celle du Collège
Bourbon; et le dernier consul, M. Arnulphy, celle
du Faubourg. M. de la Fare, se rendant à son
poste, fut insulté et hué par le peuple
à qui les agitateurs secrets avaient persuadé
que les états-généraux allaient
rendre tous les citoyens égaux, supprimer les
impôts publics et ordonner le partage des terres.
Des pierres furent lancées sur le premier consul
et aux fenêtres de l'Hôtel-de-Ville dont
son collègue et lui furent obligés de
faire fermer les portes, et comme on tâchait
d'ouvrir celles-ci par force, ils s'évadèrent
par une fenêtre de derrière après
en avoir enlevé les barreaux de fer qui s'y
trouvaient. La populace ayant eu connaissance de cette
évasion, se jeta alors avec impétuosité
sur les greniers publics, et pilla tous les grains
qui y étaient renfermés.
Ce
désordre, dont le prétexte apparent
était la cherté du blé, continua
le reste de la journée et la nuit suivante,
pendant laquelle les malfaiteurs essayèrent
d'aller mettre le feu aux maisons des négociants
en grains. Un de ces malfaiteurs fut saisi par la
garde bourgeoise qui s'était réunie
à la hâte, et pendu trois jours après
à un arbre du Cours, par arrêt du parlement.
Cette
journée, par laquelle la révolution
préluda dans Aix aux excès futurs qu'elle
devait commettre, remplit cette ville de deuil et
d'effroi, d'autant plus qu'on apprit bientôt
que des scènes pareilles avaient lieu a Marseille,
à Toulon, Brignolles, Aups et autres villes
de la province ; preuve incontestable de la conjuration
formée dès lors contre l'ancien ordre
de choses.
Roux-Alphéran
Les rues d'Aix
(1846)
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Encadrement
de fenêtre donnant sur la Place Richelme
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Oratoires
à la vierge et à St Rocq (St Rocq protège
de la Peste),
sur la façade de la Halle donnant sur la Place
Richelme
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